Nous partons d’un mot. Nous le glissons à l’oreille des gens, nous l’écoutons caracoler d’une bouche à l’autre, trouver sa chambre d’écho dans des histoires individuelles. Un mot dont nous explorons aussi les hypothèses, une fois déplié dans le paysage. Nous le regardons s’épaissir des questions des enfants, des rêves adolescents, des rides d’une longue vie.

 

Avec ce mot devenu matière, nous tissons un récit entre les résidents et leur territoire. Nous l’arrimons à un paysage. Que ce soit ici ou ailleurs, en ville ou en moyenne montagne, nous cherchons le génie des lieux. L’étonnement pour ce qui nous entoure. Nous avons un faible pour le minuscule. Nous nous laissons facilement inspirer par l’inattendu. Nous dérivons vers des confins pirates pour y trouver des lieux inhabituels, dérobés aux regards, subtilisés à la mémoire. Des lieux dont nous faisons la scène naturelle de nos spectacles.

 

Nous mettons les corps et les images en mouvement. Nous cheminons avec les participants dans ce paysage qui résonne d’un nouveau récit. Nous l’écoutons nous interpeller, nous confier les histoires et les chants collectés.

Nous voulons des créations joyeuses dans lesquelles nous aurons ri d’avoir collé notre oreille à un tuyau d’irrigation ou à un bidon de lait pour écouter les paroles couler. Nous aurons ri de nos pas tracés dans la neige en les voyant devenir un dessin spectaculaire.

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Nous voulons nous émouvoir des murmures du ruisseau ou du vent des forêts et que les histoires persistent après nous. Nous gardons une trace de ce qui a eu lieu pour que d’autres reprennent le récit, revivent l’expérience, la racontent à leur voisin.

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Coûte que coûte, nous pensons que l’imagination est une zone à défendre.